Dans les cas de diversité linguistique extrême, la promotion des langues peut être un projet très exigeant. Des décennies de colonisation éducative et de domination de la langue étrangère ont donné naissance à des complexes d’infériorité de telle sorte que les langues locales ou indigènes (les langues maternelles camerounaises), de par leur statut non-officiel, sont perçues comme des freins plutôt que comme des atouts. Les gouvernements sont soit prudents soit mitigés, tandis que le public général est résistant, et bien souvent hostile à l’utilisation des langues locales dans l’éducation. C’est dans des circonstances similaires que la promotion des langues camerounaises dans l’apprentissage formel et dans l’alphabétisation non-formelle a été menée. Pendant plus de trois décennies, les chercheurs se sont donnés du mal afin de transformer les langues locales en véritables outils d’apprentissage. Face à la multiplicité des langues, combinée à la neutralité gouvernementale, les chercheurs ont eu recours à une approche populaire qui place les communautés locales au cœur de l’entreprise de promotion linguistique. La mise en place de comités des langues a été un maillon central dans ce processus.
Promotion des langues communautaires dans les contextes d’éloignement géographique : Étude de cas sur le Cameroun
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